Aujourd’hui nous découvrons la passion d’Adelia Demachy qui en a fait son métier: l’architecture d’intérieur. Pour elle ” l’architecture d’intérieur n’est pas est une fin en soi. C’est un moyen extrêmement puissant de créer un cadre qui fait vibrer, qui exprime la joie, la convivialité, l’authenticité… la vie. Que ce soit pour des projets d’appartements, de maisons, de bureaux, de haras ou encore de boutiques, j’étudie chaque projet avec la passion et surtout la curiosité qui m’animent. „ J’ai eu la chance de lui poser quelques questions pour en savoir plus sur son métier et sa personalité.
Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots votre concept ?
Pour moi, l’architecture d’intérieur a pour but de rendre vivant notre environnement, que ce soit un chez soi, des bureaux ou un restaurant. Et pour ce faire, l’ADN de mon travail se fonde sur :
– L’ÉMOTION, en ce sens qu’il s’agit autant de révéler la personnalité d’un client, que l’âme d’une pièce ou encore le caractère d’un matériau.
– LA LIBERTÉ, car pour laisser aller l’émotion, il faut bien « se décloisonner », se soustraire parfois à des codes trop bien reçus, faussement « in » et décidément communs. Dépasser les limites de l’assignation, de la fonction. Rêver.
– L’ÉCORESPONSABILITÉ, car il est important pour moi que les « ingrédients » que je préconise soient en harmonie avec notre santé ;
– et L’INTEMPORALITÉ, à la fois parce que je cherche à ce que mon travail ne subisse pas les effets du temps, ou encore les effets de mode, et cela se traduit bien souvent par un mélange culturel évident, sans que ce soit nécessairement à des prix exorbitants !
Quelles ont été vos sources d’inspiration au moment de la création ?
Mes rêves ! Et puis j’ai eu la chance de beaucoup voyager étant petite. Donc d’être en permanence en contact avec de nouveaux environnements, de nouvelles cultures, de nouveaux motifs, de nouvelles couleurs et puis… avec le temps, de les apprivoiser, de jouer avec.
La vie d’entrepreneuse est pleine de challenges, quels sont ceux que vous avez dû relever ?
Le métier d’architecte en soi est déjà un challenge : il faut convaincre un client – souvent méfiant, voire défiant ; il faut que les solutions que l’on trouve satisfassent en même temps les envies du client, les contraintes d’un espace et les contraintes de mise en oeuvre (des matériaux) ; et tout cela prend du temps, un temps qui est souvent limité. Et puis il y a les aléas… Refaire 700m2 de bureaux en ayant 1 mois pour la création et l’étude d’implantation, seulement 6 mois pour l’exécution, le tout dans une période de pénurie de main d’oeuvre, couronnée par le conflit Ukrainien et un impact direct sur l’approvisionnement (et le prix) des matériaux, fut le challenge qui aura marqué l’année 2022. Être créatif en un temps restreint, malgré ces contraintes, c’est cela qui est transportant.
Avez-vous une senteur/ un parfum, évocation de votre enfance ou une pièce de votre dressing à laquelle vous tenez particulièrement ?
Il y a cette Boule d’Ambre de l’Artisan Parfumeur qui doit me suivre depuis que j’ai 4 ans environ ! J’adore son velours épicé, son musc ambiant, sa poésie délicate et enveloppante, sa chaleur à la fois masculine et féminine. C’est une note d’exotisme dans un environnement urbain, une douce évasion dans mon quotidien.
Quelle est la plus drôle, mémorable, impressionnante, anecdote que vous ayez pu rencontrer lors de votre aventure ?
Un jour de confinement N°1, je me suis retrouvée à devoir repenser pour une cliente une chambre de bonne abandonnée depuis 12 ans qui a eu la particularité d’avoir été annexée par les pigeons parisiens. Autant vous dire que ce ne fût pas une mince à faire ! À commencer simplement par la porte d’entrée presque impossible à ouvrir par l’encombrement des besoins et des coquilles d’œufs desdits pigeons, amoncelés depuis toutes ces années . J’ai saisi l’opportunité ! Et voici que le nid de pigeons fût transformé en cocon de travail pour ma cliente !
Le ou les indispensable(s) beauté ?
Une paire d’Adidas, parce que mon rituel du matin, c’est 10km de jog (quel que soit l’endroit où je me trouve) pendant lesquels je me laisse aller à mes idées, mes yeux se baladent et je peux rêver. Après ça je me sens pleine d’énergie, libre de pouvoir gouter à tout, parce que je suis une grande gourmande !
Et pour moi, c’est cette liberté qui est un indispensable beauté !
Une couleur ?
Le violet : c’est chaud et froid à la fois. C’est décloisonné et j’en aime les nuances.
Un livre ?
Il y a un livre qui m’avait marquée quand j’étais petite, à tel point que ça m’avait même donné l’envie de lire spontanément, c’est « Premier de Cordée » de Frison-Roche.
Un tableau ?
Plus qu’un tableau, je dirais toute l’œuvre du Greco, pour la couleur, pour la profondeur, pour les matières, pour la modernité, pour l’émotion qu’elle fait exploser en moi !